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On this Page 2
A travers I'Histoire.
gen^se des monFements
Wallon et Flamand.
II serait vain d'essayer de donner
das mouvements wallon at demand une
explication v raiment complete en ne
reoourant qu'ii dee considerations d'ac
tualite. Toub lea probl&mes eooianx
sont complexes parca qu'ila risultent
de l'dvolution convergente de pluBieurs
facteurs eouvent fort disparates. Le
meilleur moyen d'y voir olair est de
remonter aux origioes at de suirre
alors ie cours des evenaments poor re
lever les influences qui 1'ont modifie.
La Belgique, en tant qua nation,
s'est constituee Bensibiement i la
meme dpoque que la Francs ; Philippe
le Bon et. apr&s Ini, Charles le T4m6
raire parvinrent & unifier leB provinoes
beiges pendant que lenr rival Louie XI
dotait la Franoe d'une etruoture defi
nitive. La premiere manifestation
vraiment nationale vint dn peuple: en
1477, les representees des provinoes
beiges e'unirent iustinetivement ponr
imposer le Grand Privilege & Marie de
Bourgogne.
Charles-Quint, par la pragmatique
sanotion de 1549. scalla definitivement
I'indivisibilite de oea provinoes. Dn
rant tout ll'aDBieu regime, uotre' pays
eut un curienx etatut: 1'union person
nels etait dfipassfie, et de loin, mais le
atade de l'Btat fbderatif n'itait eepen
dant pas enoore attaint. Mais comme,
4 cette epoqne, lea preoonpations da
droit public etait quasiment nullei et
oomme auoune theoris ne veuait tron
bler la perception qu'avaient les Beiges
de l'intensite de leur vie nationale
commune, il est trie nature! qn'un
sens trie vif de leurs particular! tis rfi
gionales ait servi leur dfivetoppement
[au lieu de dbgdutrer en faoteur de
desegregation.

Cet amour de la province provoqua,
lorsque Josoph II imagine de euppri
mer d'un coup lea coutnmee et lea pri
vilAgea anoestraux, la Evolution de
1789, oelle qu'on appelle revolution
brabanqonne. Co tut, ai I'on peut dire
une revolution rAactiounaire. On de
vino comment Is jaoobiniame, centra
liaatour e 1'extrAme, (ut aceueilli. Au
dAbnt, il avait joui d'une eertaine po
pularitA paroe qu'on donnait alora au
mot liberty le sens d'indApendanee,
c'est-A-dire la 6n des vexations autri
cbisnnes. On l'aooepta anrtont pour
ce qu'il avait de nAgatif.

Cepeodant, lea viogt-aioq ans que
dura la domination franqaise par
vinrent A (aire oublier tes vieilles idAeB
partieularistee. Ca (ut un immense
pas de (ait. AprAs 1815, pendant
I'uuion avee la Hollande, tout le
monde, catboliques y oompris, devint
ardemment libAral. L'influence fran
qaise sur le mouvement des idAes eo
Belgique se fit A oette Apoque plus
(orte que jamais. La revolution de
juillet out pour oontreooup la rupture
aveo la Hollande.

Le roi Guillaume avait rAussi A mA
contenter tout le monde : en se mon
trant rAactionnaire, il prAoipita tous
les partis vers le libAraliBme. On se
battit cette (ois pear la LibertA. Sa
maladroite politique de" batavisation "
avait dAplu aiiBsi bien aux Flamands
qu'aux Wallons, de telle sorts que
l'Etat beige sous sa nouvelle forme se
tronva tout naturellement Atre franoo
pbone.

Dans lea rAgions flamandes du pays,
il n'y eut bientAt plus personue dans
les olasBes aisAeB qui ne parlAt exelusi
vemeut le franqals. Le demand tom
ba au rang de patois populaire. Ajou

tone qu'au point de vue social, 1'anta
gonisme croissant des classes popu
lates eb capitalistes all ait aggraver
oonaidArablement ce discredit.

NAanmoins, duraot la seoonde moi
ti6 do XIXe siAcle, des intellectuals
sortie des classes moyenoea eb subia
sant la forte ioflueoce de ridAologie
libArale — notamment le prinoipe dee
nationality — s'iotAreBsent de plus en
plus ootnbreux a la langue du peuple.
A partir de ce moment, le roouvemeot
flamand exiate. II est uniquement lit
tAr&ire cepeodant et l'aristocratie n'y
participe en rien.

Mais vera 1900. avec le ddvelop
peooeot du aooialieme, il va Be modifier
et prendre de Hraportenco : lee pay
eana et lee ouvriers vont y prendre
part et lui donocr aioei son IcaraotAre
lingoiatique et social- lis ne com
prennent pas que tout ce qui toucbe A
1'Etat ae fasse en fran^ata, alors qu'ile
parleofc fiamaod ; un des mots d'ordre
da mouvement va aussi Aire 1'univer
sitA flamaode.

Lee bourgeois francophones — una
petite minority dane cheque villa
— rosterdnt compl&tement Atr&ogers
aux Alans du peuple. MApria de part
et d'aufere. On leur donna le nom de

" fransquillons." Comment I'anfcago
Diame entre Flamands et fransquillons
e'Atendit-il aux Walloos, c'est oe que

nous allone voir.

Le vieux levain partioulariste qui
avait imprAgoA l'bistoire looale durant

l'anoien rAgime allait rAapparaltre.'

Dans un grand pays, use fois que Vob- |
prit provincial est AcouffA, il est bien j
mort. Mais danB un payB peu !

Atendu, lee provinces, les regions!

prennent d'elles-mAmes une impor
tance considerable. On regime uoi
taire oe peut y durer. Ainsi, dAs que
rAgalitarisme HbAral fut affaibli, on
eoDtit A nouveau la nAcessitA d'extArio
riser le vieil esprit rAgiooaliete qui
avait AtA trop radicalement balayA ; et
com me on oommen^ait A Atre obsAdA
par la question Hnguistique, on mAla
tout natarellement les deux questions'
On se mit A psrler d one culture fla
I mande.

Pendant lee quelques annAes qui
prAoAdArent la guerre, le mouvement
flamand eonnut un Aoorme suooAs. II
avait un objectif prAois s la flamandi

sation do rOniveraitA do Gand. Pour!
douDeruoe idde de la rapiditd de sal

croisaanoo, disona qu'il avail en 1901!
cinq partisans & la Cbambre ; en 1914,1
il en avait 70, plus de la moitte da
nombre des dAputta.

Soue I'oacupation allemande, une
minority s'efforqa de fairs triompher,
aveo la complieitA de l'ocoupaot, lea
tb6aea de I'aetmsme: la separation
administrative, puis I'sutonomie poli
tique de la Flandre. Ce fat un point
crucial dant revolution do mouvement
flamand. L'armietice balaya tout cela,
mate ddaormaia la question flamande
atlait avoir eon cdtd politique et
bieotdt culturel. Depute la guerre,
il eziBte uo parti oationaliatB flamand,
pea nombreux, maie trAs actif.

Voil& le c6t£ flamand' Comment
naquit le mouvement wallon ? Diaone
tout de suite que parler d'uo mouve
ment walloo est presque une exagfira
tion. Car alore que plus de la moitiA
de la population beige s'iotograit aveo
une intensity diveree dans le mouve
ment flamand, il n'existe que quelquea
partisans ieolAs, maie aotifs, d'une ac
tion walloone,

iDseneibtement dono, eurtoat depuis
la guerre, lea WalloDB, qui — il faut
bieu le reconoaltre — reataient fermAa
tux rcveodioatione flamandea et avaient
6t6 frotsaAs par lea exagdrstlons de
1'aolivisme, en vioreot A oppoeer une
" culture wallonne " k la " oulture
flamande." Certaioa parlArent mdme
d'uo *' peuple " walloo et se firent lea
apdtres du f&dAraliame.

II serait trop long de montrer ici
quelle fat Involution des deux mouve
ments depuis une disaine d'ann6ea.
De plus en plus, le faotenr social a
prie de rimportaooe. Le mouvement
flamand a toujoura subi une trAa forte
empreinte dee graudB oouranta d'idAea.

Actuellemeot, il anbit cellea du fae-1

oieme et du natioual-socialiame et j

oommence A recbercher 1'enteote aveo
lea Wallous.

Ceux-ci, dana la meanre oft lis
adherent aux mftmes idAee, favorieoot
le tndme rapprochement. II y a gros
A parier que le dAnoflmeot approcbe.

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